BIEN QUE TENACE, LE VIEUX MONDE EST DERRIÈRE NOUS, par François Leclerc

Billet invité.

La profonde addiction aux taux proches de zéro des banques centrales n’est plus à démontrer, conduisant celles-ci à confirmer la poursuite de leur politique dans ce domaine sans en indiquer la fin. Le système bancaire est toujours sous perfusion, invité à exercer ses ardeurs spéculatives afin de reconstituer ses réserves et se désendetter en douceur. Combien de temps cela va-t-il durer ainsi ? Nul ne s’aventure à le prédire. Une fois l’insolvabilité des créanciers publics et privés apparue dans toute son ampleur, une profonde dissymétrie de traitement a été instituée afin d’y remédier, opposant ceux qui ont bénéficié … Lire la suite

INTERNET, NOUVELLE DONNE DE LA GOUVERNANCE MONDIALE, par François Leclerc

Billet invité

S’il était encore possible d’être scandalisé devant la désinvolture avec laquelle les affaires importantes du monde sont traitées, le projet de réforme des activités de la NSA de Barack Obama en fournirait une nouvelle occasion. Rien ne devrait changer, pour en résumer la teneur, à la seule exception du sort réservé à la collecte des métadonnées téléphoniques sur le territoire des États-Unis, que les opérateurs américains du téléphone stockeront pendant dix-huit mois en lieu et place de la NSA, qui les gardait cinq ans. Une procédure judiciaire d’accès sera définie. Mais cette nouvelle disposition destinée à calmer les … Lire la suite

QUE FAUT-IL QU'IL SE PASSE POUR QUE CESSE LE RÈGNE DES SIMULACRES ? par François Leclerc

Billet invité.

« Ce qui fera la force de ce gouvernement, c’est de tenir le cap sur des politiques et des réformes qu’il a commencé à conduire, qui n’ont certes pas encore toutes porté leurs fruits »

Najat Vallaud-Belkacem, porte-parole du gouvernement français (ce lundi matin, interrogée sur France 2).

Aux États-Unis, le Congrès continue bon an mal an de déplafonner le montant de la dette publique fédérale, qui continue vaille que vaille de progresser. Au Japon – qui détient de loin la palme de l’endettement public – le budget de l’État est financé à plus de 40% par l’émission … Lire la suite

QUAND LE TOUT DERNIER RESSORT N’AMORTIRA PLUS LE CHOC, par François Leclerc

Billet invité

Les économistes utilisent l’expression « en dernier ressort » en référence aux banques centrales, prêteurs des banques commerciales quand celles-ci ne parviennent plus à se financer sur les marchés et menacent de s’écrouler. Ces dernières années, on a vu que ce n’était pas un vain mot. Mais, par extension, une nouvelle expression est depuis apparue : les consommateurs de dernier ressort. Celle-ci accorde cette même capacité aux consommateurs qui tirent la croissance économique.

Traditionnellement, les Américains jouaient le rôle de consommateurs en dernier ressort, la croissance des États-Unis tirant celle du monde entier (et sa dette … Lire la suite

CES TABOUS QUI NE SONT QUE GENTIMENT BOUSCULÉS, par François Leclerc

Billet invité

Alors qu’ils devraient être brisés, les tabous ne sont souvent qu’un peu bousculés et les mises en cause qui en résultent ne changent pas la face du monde comme il le faudra bien.

De toutes parts, le FMI est appelé à jouer un rôle qui n’est pas le sien en étudiant dans l’urgence un plan de sauvetage de l’Ukraine sans garantie sérieuse de ne pas prêter à fonds perdus, comme ses règles de fonctionnement l’imposent. Ne l’avait-il pas déjà fait dans le cas de la Grèce, d’ailleurs ? Mais nécessité fait loi dans une situation où les problème … Lire la suite

APRÈS LA GRANDE PERDITION, LE GRAND ÉCART, par François Leclerc

Billet invité.

L’accentuation des inégalités n’est pas tenable. Larry Summers, candidat recalé à la présidence de la Fed, artisan de la dérégulation financière américaine sous Bill Clinton et ex-chef du Conseil économique de Barack Obama, rejoint à son tour, mais à sa manière, les rangs de ceux qui en sont convaincus.

« Il y a une génération, la croissance globale de l’économie pouvait être présentée comme ayant une influence déterminante sur la croissance des revenus de la classe moyenne et la réduction de la pauvreté. Une telle affirmation n’est plus plausible », écrit-il le 16 février dans le Financial Times. … Lire la suite

L'actualité de demain : LE TEMPS DES PARTAGEUX, par François Leclerc

Billet invité.

« Il faut prendre aux riches pour donner aux pauvres ! », disait-on non sans bon sens. Ce vieux slogan raillé pour sa démagogie par ceux qui en possèdent une bonne dose a-t-il perdu une ride ? Plus que jamais, il semble d’actualité lorsque les sources les plus autorisées et peu suspectes de mauvaises fréquentations, comme l’OCDE, constatent que les inégalités de la distribution de la richesse continuent de s’accroitre en s’accélérant. Dans les 30 pays membres de l’organisation, elles se sont davantage accrues de 2008 à la fin de 2010 que pendant les douze années précédentes, selon … Lire la suite

L'actualité de demain : UN GRAND TOURNANT, À DÉCOUPER SUIVANT LES POINTILLÉS… par François Leclerc

Billet invité. Paru dans « La Tribune » du 17 au 23 mai.

La crise n’est pas seulement financière, elle est devenue globale dans ses manifestations comme dans sa perception. Les banques ne sont pas désignées seules coupables, l’État ne joue plus le rôle qui lui est alloué face à une économie de marché porteuse de dysfonctionnements à répétition, avec toujours la même origine : l’argent, dont l’accumulation prend le pas sur toute autre considération. Le sentiment d’insécurité s’est en conséquence élargi à de nouveaux domaines de la vie, rendant la société anxiogène. Le constat est partagé, l’avenir a cessé … Lire la suite

L'actualité de demain : LE CAPITALISME BANCAL, par François Leclerc

Billet invité.

Les contours de la décennie qui nous est promise se précisent, aux accidents de parcours près. Ils sont fait de la lente, chaotique et douloureuse poursuite du désendettement, prix à payer pour financer un très relatif partage passé de la prospérité, dont les bases sont effondrées. Et simultanément de celle du basculement économique de la planète, qui n’en est qu’à son commencement.

La mesure de celui-ci n’a pas été mieux prise que l’a été celle du poids du désendettement. Conjugués, les deux phénomènes laissent désemparés ceux qui sont aux affaires, et sans voix ceux qui avaient fait … Lire la suite

L'actualité de demain : QUE DU BONHEUR ! par François Leclerc

Billet invité.

Bienfaits conjugués des effets de notre mondialisation et de notre crise financière, les inégalités s’accroissent en Chine et les classes moyennes sont menacées aux États-Unis. En faut-il une
démonstration ?

Depuis plus de dix ans, le coefficient « Gini » qui mesure les inégalités n’avait pas été publié en Chine, en raison de ses résultats peu flatteurs. Le Centre de recherche et d’enquête sur l’économie familiale de la Banque centrale vient de s’y résoudre en décembre dernier, et les chiffres donnés sont désastreux : avec un coefficient de 0,61 (*), la deuxième économie mondiale se révèle un pays … Lire la suite